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Cinéma 7

Ulla von brandenburg
au palais de tokyo

 
2 novembre 2020
4 min de lecture
art

Nous retrouvons Ulla von Brandenberg au Palais de Tokyo avec sa nouvelle exposition Le Milieu est bleu, qui invite le spectateur à laisser derrière lui le monde moderne et son organisation sociale pour se perdre dans un monde onirique, ritualistique et fictif. 

Divisée en quatre parties, l’exposition nous transporte dans une pièce de théâtre pénétrable, dans le « backstage » et nous permet d’oublier le monde de dehors.

Une entrée sur scène

L’exposition s’ouvre sur de grandes toiles percées, qui annoncent le ton au spectateur : il entre dans un espace hors du temps et hors du réel

La première partie consiste en un espace rural, composé de rideaux, cabanes, tissus et couleurs qui nous enveloppent durant notre déambulation dans le large espace du Palais de Tokyo. La surdimension des installations est parfois écrasante. La perspective est changeante, les œuvres peuvent être vues sous tous les angles.
 
Des bouts d’installation parsèment le sol, comme si les réalisations n’étaient pas complètement terminées ; on s’attendrait presque à voir l’artiste surgir de derrière l’un des rideaux suspendus et se mettre à la tâche. Le spectateur se retrouve totalement enveloppé dans ce monde du backstage, là où la pièce de théâtre se prépare et que l’illusion n’est pas encore totale.

Une société de rituels

À la sortie de cette première partie, le spectateur est cueilli par une performance chantée et projetée dans une salle plongée dans l’obscurité. 

Filmée dans le théâtre du Peuple de Bussang dans les Vosges, la projection nous montre une micro-société dans son intimité, avec ses rituels et ses codes. Le théâtre a la particularité de s’ouvrir sur la forêt, et ce contexte ramène quelque chose que nous excluons dans notre organisation sociale : la nature, l’inconnu. On s’interroge sur ce qu’est un groupe, une communauté.

Une vision de l’au-delà

La dernière partie de l’exposition nous emmène dans un monde onirique, le plus déconnecté de la réalité, comme un cran au-dessus du reste. 

Dans une salle sombre, des pans de tissus sont accrochés au plafond ; dessus, des projections d’objets coulant dans des fonds marins. Ces films, dans ce labyrinthe de tissus, sortent les objets de leurs contextes. Ils deviennent sans propriétaire, sans fonction, et d’une certaine façon, renaissent. 

On s’oublie dans la contemplation de ces formes voluptueuses se perdant dans les fonds de la mer, de ces successions d’histoires passées et à venir, pendant qu’on entend encore le chant du rituel de la pièce précédente. L’expérience est particulière, unique. Elle est l’opposé de celle qu’on a en entrant dans l’exposition, qui était celle d’un monde rural, terrestre. Ces formes évoquent l’au-delà.

En ressortant, on se sent un peu déboussolé, comme si on venait d’assister à une intense pièce de théâtre et qu’on se retrouvait soudainement de retour à la réalité. Le Milieu est bleu, c’est une traversée du quatrième mur.

En ces temps troublés, il est intéressant pour les sociétés de s’inspirer des artistes pour apporter un peu de poésie, d’audace et de rêve à une réalité qui nous en prive. Pour inviter ses clients à s’en extraire le temps d’un instant. Pensons également à soutenir le secteur culturel à la sortie du confinement, lorsque nous nous reconnecterons à nouveaux à tous nos sens. Car c’est quand nous en sommes privés que nous prenons conscience de leur importance.

Les musées trouvent aussi de nouveau mode de communication pour garder le contact avec les publics comme notre client le musée de l’homme avec la création de cocottes en papier pour apprendre aux enfants en s’amusant à la maison.

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